mercredi 22 août 2012

Un bateau pour traverser en 29 jours

Au départ nous pensions effectuer cette transat dans le cadre de l'ARC 2012, un rallye transatlantique annuel qui part fin novembre des Canaries, direction Ste Lucie. Cet évènement est devenu le moyen le plus populaire de traverser l'Atlantique : en réunissant 250 bateaux à chaque édition, l'ARC offre un cadre assurant une certaine sécurité. Le parcours est de 2700 milles dans les alizés, soit une traversée entre 12 et 24 jours selon les bateaux. L'évènement a tellement de succès que la liste d'inscription est fermée dès le mois de mars. Par ailleurs, le bateau doit être aux Canaries au moins une semaine avant le départ pour que l'organisateur vérifie l'armement de sécurité.

Pas si simple de trouver un bateau à louer

Nous avons profité du salon nautique 2011 pour faire le tour de tous les loueurs de bateaux. Rapidement, nous constatons qu'il n'y a pas d'offre aux catalogues pour un aller simple vers les Antilles, surtout que nous allons y arriver un mois après le début de la saison de location là-bas. Nous n'avions que trois pistes à l'issue de cette prospection, dont deux loueurs aux Antilles. Le premier comptait acheter un bateau neuf, mais peut-être plutôt un catamaran, en Métropole et nous le louer pour le convoyage. Le second envisageait de nous louer un Cyclades 43.4, bateau de croisière confortable à défaut de sportif, basé aux Antilles mais exploité aux Açores l'hiver: il pouvait peut-être nous le convoyer aux Canaries pour le départ de l'ARC. Des hypothèses alambiquées qu'aucun des deux n'a pu nous confirmer dans nos délais.

Et pourquoi pas un bateau de course?

La troisième piste est le Jumbo 40 de Marc Lepesqueux, avec lequel il a remporté la Route de l'Equateur en 2007, puis participé à la Transat Jacques Vabre 2007 et à la Route du Rhum 2010.

Si les promesses du bateau - qui plus est vantées par Marc Lepesqueux lui-même - titillent notre curiosité, son côté spartiate nous laisse cependant dubitatifs, nous qui étions partis pour une traversée "voyage" avec chacun son espace vital à bord.

"On n'arrivera jamais à pêcher quoi que ce soit à cette vitesse !" dixit Gaston (NDLR: pour préserver sa réputation, son prénom a été modifié)

C'est sûr que ce bateau change complètement le projet initial: compte-tenu de ses performances, il permet d'envisager une traversée "complète", depuis les côtes françaises, normandes même! Mais nous ne pouvons plus participer à l'ARC, car nous ne pouvons dégager que 29 jours de disponibilité pour réaliser ce projet. Et puis cela veut dire commencer par la partie la moins clémente du parcours, avec un bateau tout juste pris en main et un équipage pas forcément amariné.

Le ver est dans le fruit: une dernière alternative pour louer un autre bateau de croisière au départ des Canaries apparaît moins attractive, malgré son moindre coût, face à cette nouvelle option toute équipée pour l'aventure. Il reste tout de même à lever les doutes sur l'habitabilité d'un bateau accueillant habituellement 1 solitaire ou 2 équipiers.

Une équipe d'éclaireurs est donc allée voir le bateau à Diélette, son port d'attache. Le rapport fait état d'un choc initial, laissant peu à peu la place à un "et si?..." puis à un "pourquoi pas" permettant de passer à l'étape suivante: le test. Récit dans un prochain billet!