dimanche 21 octobre 2012

Merci à nos partenaires


L'ensemble de l'équipage participant à cette aventure humaine et sportive, et un peu folle aussi… de cette transat partant de Diélette (au sud-ouest de Cherbourg) le 24 novembre pour rejoindre l'île de St Martin aux Antilles 4 semaines plus tard, remercie tous ses partenaires pour leur aide financière et morale.

Effectivement, nous avons reçu beaucoup de soutien de la part d'enseignes de la grande distribution avec qui nous avons, pour certains d'entre nous, des liens très forts, comme Bricomarché, Intermarché et Dia; mais aussi des experts comptables, notamment le cabinet Newton Expertise, des juristes avec lesquels nous travaillons tout au long de l'année, ainsi que de la SRH, notre club de régate situé au Havre, où 5 des membres de l'équipage évoluent toute l'année.

Ces partenaires auront bien entendu le privilège de recevoir le polo officiel de la traversée, ainsi que des souvenirs photographiques à notre retour.

Encore merci mille fois pour cette aide précieuse, et nous penserons à vous pendant notre aventure.

mercredi 17 octobre 2012

4 jours d'essai en Manche

Weekend du 8 mai: c'est parti pour le grand test. En quatre jours, il s'agit de vérifier si tous les éléments nécessaires au bon déroulement de la Transat sont réunis, à commencer par  l'entente des équipiers et l'habitabilité du bateau. Il s'agit aussi de comprendre rapidement comment faire marcher le bateau, de découvrir son équipement en navigation et d'expérimenter le plus de choses possibles pour mieux préparer le projet dans les mois à venir.

La plaisance, c'est le pied

Nous embarquons avec Marc Lepesqueux le vendredi, afin qu'il nous montre toutes les ficelles du bateau, aux sens propre et figuré! Nous voilà donc avec trois ris dans la grand voile par... 10 noeuds de vent au large de Sark. La phrase de la journée sera : "attention, ce n'est pas J80!". Effectivement, impossible d'imaginer border une voile sans quelques tours aux winch et une manivelle à poste, ou envoyer un virement sans préparer la manipulation des bastaques voire le transfert de ballast. Vu la taille de la bôme, l'empannage se doit d'être également assez réfléchi. Quant au spi et sa chaussette, il s'agit de ne pas s'emberlificoter! Tout cela nous tient bien chaud pendant une bonne partie de la journée, et heureusement, parce que ce jour-là - et ce sera également le cas les jours suivants - la météo n'est pas vraiment à la hauteur de nos rêves de croisière au mois de mai.



Après cette première journée, contrairement à nos plans initiaux, nous décidons de passer la nuit à Diélette et de ne partir que le lendemain pour notre navigation sans arrêt avec pour objectif les Îles Scilly. La météo est très changeante et on aura forcément un force 7 pendant les trois jours à venir, cependant, nous préférons ne pas cumuler passage du rail + nuit + grand frais. Nous partons donc directement vers l'Angleterre afin de passer le rail avant la nuit. Les quarts s'enchaînent, il s'agit de gérer l'amarinage, le froid et l'humidité. Nous découvrons aussi le confort de la navigation au moyen du logiciel Maxsea et de l'AIS, l'ensemble nous permettant de voir les cargos et de savoir si nous faisons route de collision avant de les avoir dans notre champ de vision.

La découverte de Maxsea
L'amarinage

Le vent tombe au cours de la nuit, et au petit matin de dimanche, nous sommes toujours devant Land's End que l'on voyait déjà depuis un bon moment. Heureusement, un cirque d'une dizaine de dauphins et le soleil nous font oublier que nous n'avançons pas. Un peu trop peut-être car nous tardons un peu à remettre le cap vers les Îles Anglo-Normandes. Résultat, nous voilà à nouveau dans le rail, de nuit, où nous nous faisons surprendre par le vent qui passe de 20 à 35 noeuds en 1h30. Le plan de navigation a été parfaitement suivi donc. Hum. C'est reparti pour les trois ris dans la GV, à juste titre cette fois. Le lendemain, le vent tombe à nouveau, et nous décidons de passer la dernière nuit à Guernesey, où certains cèdent à la tentation de la douche chaude alors que d'autres résistent pour valider l'expérience "hygiène sans eau". Le mythique karaoké d'Elvis a disparu, mais nous nous attablons dans un pub so british, parfait refuge contre l'humidité ambiante. Le lendemain, réveil à 5h30 pour ramener le bateau à Diélette où il doit absolument être gruté avant midi sous peine d'échouer dans le port du fait du gros coefficient de marée.

Bilan de cette croisière de test

Quelque part, le fait de ne pas avoir eu une météo sympa a plutôt été un élément positif, car il est fort probable que la première étape jusqu'aux Canaries sera du même ordre, voire pire. Cela nous a bien fait prendre conscience qu'il fallait chercher à économiser l'équipage: en utilisant le pilote pour que les équipiers de quart puissent rester à l'abri, en anticipant les manoeuvres, et notamment les réductions de voile, de manière à les faire lorsque plusieurs équipiers sont sur le pont. L'avitaillement doit permettre de se nourrir même lorsqu'il est compliqué de préparer quelque chose, mais il doit également permettre de se faire plaisir. Les avis divergent encore sur la capacité de la crème Mont-Blanc à atteindre l'un ou l'autre de ces objectifs...

Ces principaux constats permettent de lister les points sur lesquels il faudra être vigilant dans la préparation. Pour ce qui concerne la préparation du bateau, l'eau, l'énergie et la préparation culinaire seront les points cruciaux. Une pile à combustible ainsi qu'une nouvelle batterie, la réparation de l'alternateur, deux vaches de 150 L et un réchaud plus gros devraient améliorer les choses! Marc Lepesqueux est d'accord avec ces changements dans la mesure où cela colle effectivement mieux avec le programme vers lequel tend le bateau. Le bateau dispose déjà d'un réfrigérateur (et non, cher lecteur, il n'y a pas et il n'y aura pas de micro-ondes ni de radiateur, pour répondre à la question que tu te poses peut-être comme certains autres!).

L'organisation des quarts a été validée, mais la durée va être réduite de 3h à 2h. Les quarts seront donc organisés de la façon suivante: la première heure de quart d'un équipier s'effectue à la navigation avec un autre équipier barreur. La deuxième heure s'effectue à la barre, alors que le barreur sortant cède sa place à un navigateur entrant. Chacun navigue ainsi avec deux équipiers différents. Une modification de l'ordre de passage interviendra après un certain nombre de rotations, afin que tout le monde navigue avec tout le monde.

L'habitabilité du bateau reste le point le plus sensible, il faudra faire avec. Au niveau du confort, le WC étant situé dans la "cabine" avant, celle-ci, de tout façon inutilisable pour dormir en navigation, sera un espace de rangement, sachant par ailleurs qu'il ne faut pas trop alourdir le bateau à cet endroit. Ce sera également le placard à cirés, afin de préserver le carré. Le bricolage d'un prototype de porte (et oui...) au moyen d'un rideau de douche fermé par du "scratch" a donné satisfaction. Dans le carré, si le bon volume permet d'évoluer agréablement à sept sans se marcher dessus, cela se fait au détriment des espaces de rangement. Il nous sera impossible d'embarquer tout l'avitaillement nécessaire dès le départ, l'arrêt intermédiaire s'impose de ce fait. Les affaires des équipiers devront rester dans leurs sacs, et ceux-ci devront être limités à un gros et un petit par personne. Chacun devra également apporter son attirail pour manger. Cette disposition devrait à la fois régler le problème de la corvée vaisselle et celui du sur-équipement! Dans la mesure où il n'y a pas vraiment de table à laquelle s'installer, le bol devrait être une pièce multifonctionnelle très appréciable.

Un autre aspect fondamental est celui de la sécurité à bord. Nous l'aborderons dans un prochain billet qui relatera le stage de survie effectué par trois membres de l'équipage. Le volet navigation/météo est également un incontournable de la préparation. Parce que les dauphins c'est sympa, mais question reconnaissance des nuages, peut mieux faire!