mercredi 19 décembre 2012

Les tribulations d'un marin pêcheur au milieu de l'atlantique

De la pêche à bord de Maluel 40: revenons sur ce sujet (sensible) qui nous occupe et préoccupe. Si la mer nous dépose grâcieusement et quotidiennement des poissons volants sur notre pont, cela ne remplacera jamais le poisson que nous devons attraper avec nos traînes. Je dis "nos", car si vous avez suivi la confection par Jean Marie de la traîne K3000, nous avons également un traîne moins artisanale, que nous mettons en place en parallèle de la K3000 afin de, comme le préconise les manuels, "pêcher à des profondeurs et distances du bateaux différentes". Malheureusement, entre la théorie et la pratique, force est de constater que l'écart est grand, car en dépit de nos essais assidus, nous n'avons toujours pas enregistré la moindre prise ni même la moindre touche. Enfin, jusqu'à ce jour!
Suite à la perte (délibérée) de la la traîne K3000 qui s'est enroulée dans le safran, Etienne s'est employé à confectionner, grâce au matériel gentiment offert par Jean-Marie, une nouvelle traîne. A partir de fils à scoubidou, de ficelles tressées et de tout un ensemble d'autres petits matériels, un nouveau poulpe (leurre utilisé pour les traînes dites de type rapide) a été réalisé. Le résultat est d'ailleurs plutôt bon. Aussitôt fait, aussitôt mis à l'eau, la nouvelle traîne est relancée. La surveillance, attentive au début car tout l'équipage est plein d'espoir dans ce nouveau leurre, se relâche au fur et à mesure que le temps passe jusqu'à ce que nous découvrions que le fil de la traîne est rompu à quelques mètres seulement du balcon arrière du bateau: horreur! Outre le fait que nous perdons un nouveau leurre, nous perdons aussi tout le fil de notre traine. Mais surtout après enquête et discussion pour déterminer les causes de cette rupture, nous arrivons à la conclusion q
ue, étant donné l'installation d'un amortisseur sur la traîne (qui a également été arraché) et la résistance du fil utilisé, nous avons dû prendre un très gros poisson qui à force de se débattre a rompu le fil. Quel dommage! Ce thon ou cet espadon aurait été le bienvenu pour assouvir toutes les recettes dont nous vous avons déjà fait part précédemment... Il ne nous reste donc qu'une traîne. Espérons que nous aurons enfin plus de chance avec celle-ci! @ suivre...
Après un bon coq au vin et des fruits au sirop pour le déjeuner, le reste de l'après-midi se déroule sous spi à des vitesses enfin retrouvées. Nous filons à 10-12 noeuds sur la route directe, par un temps qui se découvre progressivement. Pendant ce temps, un atelier noeuds est créé, toujours dirigé par le professeur Etienne et suivi par des disciples très attentifs (avec une mention très bien pour Gilles). De jolis cordages sont réalisés qui deviennent même un signe distinctif de l'équipage qui orne maintenant ses travaux autour du cou, ou de la cheville. Pour finir la journée, une partie de belote est engagée (Etienne et Pascal restent intraitables). Amélie, de quart à 18h, apprécie les joies du rodéo sur les crêtes des vagues d'environ 2 mètres de creux. Pendant qu'elle barre, un minuscule poisson volant aux reflets bleutés viendra s'échouer à coté d'elle (cela porte à 4 poissons volants venus s'échouer dans le bateau (dont 1 trouvé dans le lazy bag... vous avez dit volant.
..)).
Le fichier GRIB (Gentiement Réalisable pour Initiés Bretons) nous conforte dans les options initialement prévues et nous permet d'éviter la pétole entrevue du fait de l'anticyclone qui remonte. Nous affalons le spi vers 19h45, car le vent reste dans les 15 noeuds sur une mer bien formée, et la trinquette est plus facile à manier de nuit pour la majorité d'entre nous. Nous essuyons un grain bien pluvieux avant que tous les oisifs hors quart prennent leurs dispositions nocturnes.

7 commentaires:

  1. Je reconnais bien là mon Titine (Etienne): c'est un bon bricoleur mais un mauvais pêcheur...!
    Mefiez vous de papa, il est bon aux cartes...

    C'est avec plaisir que nous constatons que malgré l'éloignement des côtes vos estomacs sont toujours aussi exigeant et que les menus sont toujours digne d'un restaurant étoilé!

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    1. Je suis fier de constater dans les billets précédents que papa décline sa recette favorite (l'omelette!)en préparant des oeufs brouillés! Quel talent!

      Bises à tous, profitez bien de ces supers moments.

      Pierrot

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  2. A ce rythme, vous ne mangerez peut être pas de poissons frais mais vous ne passerez probablement pas Noël à bord ...
    Et puis les repas ont l'air sympas !!
    Bravo et bon vent....
    Steve

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  3. Pour le 25 j'ai un peu de doute, mais a priori sûr avant le 31 pour l'arrivée.

    Pour ce qui concerne la pêche triste, la surexploitation des océans ?

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  4. « L’arête est la vengeance du poisson et la gueule de bois, la colère des raisins. »
    Tristan Bernard

    SO

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  5. elle va etre belle l'arrivee en fanfare au pied des palmiers de noel !!!!
    bon courage et encore bravo pour l'aventure !
    victor DC

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  6. Salut à tous, salut à Patrick D. mon ami depuis plus d'un demi-siècle. Votre journal de bord est magnifique, bravo à (aux ?) l'auteur. Ca donne envie et en même temps ça fait peur et on mesure vraiment à la fois le côté sportif-endurance, le côté psychologie de groupe (moi j'aurai déjà foutu quelqu'un par dessus bord... ou je me serai retrouvé ligoté au mât...) et surtout la compétence pour piloter.

    Bon je corrige un peu les propos d'Aymeric : Patrick D. après 2-3 ti-punch est vraiment prenable au poker !!! ;-)
    Bravo et comme disent les gens qui mangent trop de lentilles : Bon vent !

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